Le « Rêve chinois » : La servitude obscurcissant le monde






24 Mars 2020

On prête – de manière non contestée – à XI JingPing, le dictateur à vie de la Chine communiste, d’avoir conçu un « Rêve chinois », qui prétendrait devenir le pendant, et le concurrent, du Rêve américain.


Image Pixabay
Résumé dans un document dénommé Document n° 9, cette ligne idéologique est basée, entre autres, sur la négation de la démocratie parlementaire et des droits de l’homme, l’omnipotence du Parti communiste, parti unique, et la négation de la liberté de la presse.
Curieusement, la dictature communiste chinoise ne rencontre dans les élites occidentales qu’une désapprobation convenue et du bout des lèvres.

Autant l’Union soviétique, même si elle fascinait, et avait fasciné pendant un demi-siècle, une fraction majoritaire des élites intellectuelles, dont on aime à oublier la cécité coupable, était fortement critiquée, si ce n’est vomie, dans la fraction la plus éclairée de l’opinion, autant la Chine communiste bénéficie d’une sorte de consensus mou, dans lequel la censure de la presse et de l’Internet est regardée comme une fatalité à peine regrettable, les millions d’esclaves du Laogaï – le Goulag chinois – sont passés sous silence et la répression politique féroce, l’arbitraire complet et la toute-puissance de la police secrète sont considérés avec une indulgence largement complice.

Alors que l’épidémie, due au « virus chinois », commençait à être connue et que le risque de développement intercontinental ne pouvait qu’être anticipé du fait de la densité des transports aériens et maritimes, l’interdiction de tout vol en provenance directe ou indirecte de la Chine n’a jamais été prononcée, pas plus que celle de l’importation de toute marchandise chinoise.
Dans les cercles intellectuels, on a souvent reproché aux démocraties occidentales de s’accommoder de relations cordiales avec des dictatures ou des régimes autoritaires comme le Chili du Général Pinochet ou le Maroc du Roi Hassan II.

Pourtant, en termes de dictature, à côté de la Chine de Xi, ce sont de petits joueurs. Aucun de ces « méchants » n’a mis 0,5 % de sa population dans des camps de concentration dans le cadre d’un système organisé de type Goulag.
Et pourtant, la Chine est l’objet de toutes les attentions.
Pire, l’exécutif français vient d’annoncer son désir de renforcer la coopération avec la Chine, alors que la catastrophe du virus chinois devrait être une occasion de se distancier.
Les mesures prises en Chine, caractéristiques du « contrôle social » d’une dictature, ont été purement et simplement imitées avec servilité par les autorités italiennes, bien vite suivies par l’Espagne et la France, celle-ci utilisant tout le poids de sa puissante et activiste diplomatie pour amener les réticents pays du Nord, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni et nonobstant la courageuse résistance de la petite Hollande, à se précipiter dans une servitude « à la chinoise » qu’on présente comme temporaire, mais qui, dans le désastre économique et social induit, dont on ne fait pour le moment qu’entrevoir l’ampleur et la gravité, ne pourra pas rester sans séquelles. Le suicide tue en France plus que la grippe (près de 12 000 morts annuels – source InVS). Et si tous les morts évités – prétendument – par le confinement, se trouvaient plus tard « équilibrés » par une croissance du nombre de suicides ?
Le gain en vies humaines serait négligeable ou nul, voire négatif. Il ne resterait qu’un désastre économique programmé et des mesures autoritaires (dictatoriales ?) pour tenter d’y remédier…

Le Président français, virtuellement (virus chinois oblige) la main dans la main avec le dictateur chinois, pour une coopération, notamment dans le domaine du contrôle social : quel symbole !
Le Rêve américain, symbolisé par la statue de Bartholdi offerte par la France, c’est La Liberté éclairant le monde.
Le cauchemar chinois, qui, après son virus, étend sur l’Occident ses méthodes dictatoriales, c’est la servitude obscurcissant le monde. 
 
Yves Laisné
Docteur en droit
Chef d’entreprises
Auteur de « Le Ve Empire ou la face obscure de l’exception française »
VA Éditions